Exposition temporaire

Jusqu'au 12 avril 2026

Le travail de nos tantines

La force du dévouement

Découvrez l’exposition Le travail de nos tantines : la force du dévouement, conçue par la commissaire Nadia Bunyan. Sensible hommage aux systèmes d’entraide créés par les matriarches des communautés noires de Montréal, l’exposition s’intéresse à l’aspect culturel qui entoure celles que l’on appelle tantines. Ces femmes – véritables socles sur lesquels s’appuie toute une communauté – ont travaillé pendant des générations à consolider les mouvements de transformation sociale, à nourrir et à maintenir des espaces sécuritaires, à transmettre des connaissances essentielles et à faire part de leurs expériences.

L’exposition réunit des témoignages, des dizaines de photographies prêtées par les membres de leur communauté et des objets représentant ces femmes, qui permettent de comprendre le rôle important que jouent les tantines au sein de leur communauté.

Commissaire invitée : Nadia Bunyan

  • Nadia Bunyan, 2025. Photo : Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum

Nadia Bunyan est une créatrice de mode, chercheuse et organisatrice communautaire convaincue qu’il faut miser sur l’éducation et le dévouement pour instaurer des changements dans l’industrie de la mode et ailleurs. Ces valeurs fondamentales l’ont amenée à cofonder A.R.C. en croissance, une association à but non lucratif qui met l’accent sur la culture matérielle et ses systèmes de mode pour explorer des activités fondées sur le processus du terroir au placard.

En privilégiant l’agriculture pour les textiles et les teintures naturelles, A.R.C. en croissance crée des activités telles que des ateliers permettant aux publics de stimuler, de reproduire et de cultiver leurs relations avec tout ce qui les entoure. L’organisme renforce les liens avec l’environnement local en se concentrant sur la culture matérielle et le design biorégional. Il approfondit également la compréhension de la notion de biodiversité pour y inclure la diversité et les perspectives des personnes marginalisées.

Elle croit que la sensibilisation à une approche relationnelle du développement durable passe par l’échange de connaissances et d’expériences vécues, soit l’une des facettes de l’évolution du dialogue sur le développement durable vers une pratique culturelle.

« Cette exposition comble un besoin : celui d’avoir une discussion, de reconnaître ce travail et de comprendre l’importance de le perpétuer. J’aimerais que le public en ressorte avec un sentiment de compréhension, d’appartenance et de connexion, qu’il y ressente une familiarité – comme s’il avait grandi avec ces objets – et qu’il saisisse qu’ils sont importants pour notre communauté, mais aussi pour les relations que nous tissons à l’extérieur de celle-ci. Je souhaite sincèrement que cette exposition soit un lieu de rassemblement pour les communautés et un espace de réflexion, et qu’elle ouvre la porte à une meilleure compréhension de soi et à l’établissement de nouvelles relations. »

Nadia Bunyan

Avec l’autorisation de Nadia Bunyan, Nantali Indongo, Cordelia et Petra McNeal, Kemba Mitchell, Sharon Nelson, Brenda Paris, Gemma Raeburn-Baynes. Rouge à lèvres Néo-Satin de Lancôme, début-milieu années 1960. Don de Julie Trottier, M2016.103.3.1-3, Musée McCord Stewart. Photo : Roger Aziz © Musée McCord Stewart, 2025

4 choses à savoir

Le dévouement : une force invisible, mais essentielle

Pour les tantines, le soin apporté à l’individu est un acte profondément communautaire. Elles savent que leur engagement contribue à renforcer les familles, les quartiers et l’ensemble de la communauté. Chaque moment partagé, vécu à la fois comme un privilège et une responsabilité, est une leçon de dévouement. Piliers sur lesquels repose la cohésion sociale, elles tissent un filet de sécurité et de solidarité qui soutient le noyau familial tout en renforçant les racines collectives, dans le quotidien comme dans les luttes.

Un lien intergénérationnel

Les tantines transmettent leurs savoirs, leurs valeurs et les traditions à travers des gestes quotidiens, des récits partagés et une présence constante. Leur rôle dépasse le cadre familial : elles sont les passeuses d’histoires, les gardiennes de la continuité. On apprend d’elles l’influence de celles et ceux qui nous ont précédés, ainsi que l’importance de préserver ce lien essentiel entre les générations. Leur dévouement soutient le noyau familial tout en renforçant les racines collectives.

Le symbole de l’iceberg

La métaphore de l’iceberg est utilisée dans l’exposition pour illustrer le travail déployé sous la surface : un monde de dévouement, de présence et d’engagement dont on découvre progressivement l’ampleur. Il symbolise la profondeur des liens que ces matriarches tissent avec leur communauté, souvent sans reconnaissance publique. En révélant cette part immergée, l’exposition leur rend hommage en révélant leur rôle vital.

Une exposition nourrie par la communauté

L’exposition s’est construite à partir des contributions directes de la communauté : des photos, des vêtements et des accessoires prêtés par les tantines, leurs proches ou leurs familles choisies. Ces objets racontent les histoires personnelles, les gestes d’affection et les traditions transmises, et révèlent une trame collective où le dévouement est reconnu et célébré. À travers des entretiens enregistrés et des cercles de discussion intergénérationnels – qui ont réuni une dizaine de personnes –, ces récits se matérialisent dans l’espace muséal et s’intègrent ainsi à l’exposition.

Approche écoresponsable

Réduction de l'empreinte environnementale

Conscient des enjeux environnementaux et convaincu que les institutions muséales peuvent jouer un rôle dans la transition écologique, le Musée McCord Stewart s’est donné pour objectif de réduire au maximum les déchets générés par ses expositions. Pour l’exposition Le travail de nos tantines, diverses stratégies d’écoconception ont été réfléchies en amont et mises en œuvre lors de sa production afin d’en réduire l’impact environnemental. À l’exception de la commode qui a été achetée de seconde main, tout le mobilier a été sélectionné dans les stocks de l’institution, soit les vitrines, les plateformes, l’équipement audiovisuel, les bancs et les cadres.

Le Musée se spécialise dans le montage de costumes sur mannequins de style invisible conçus sur mesure avec du bougran. La réutilisation d’un mannequin fabriqué sur mesure pour un costume spécifique représente un réel défi, puisque tous les costumes de la collection ont une taille, une silhouette et un état de conservation différents. De plus, le mannequin est découpé en suivant l’encolure du vêtement. Pour cette exposition, les trois mannequins ont été sélectionnés parmi ceux conservés par le Musée, non pas sans leur avoir apporté des ajustements en fonction des vêtements à présenter. Deux d’entre eux en sont d’ailleurs à leur troisième réutilisation!

La peinture utilisée est 100 % acrylique, sans composés organiques volatils, et entièrement fabriquée au Québec.

La production graphique demeure un enjeu pour le Musée. Les textes de l’exposition sont tous imprimés sur des matériaux neufs : le vinyle autocollant sera jeté (aucun réemploi ou recyclage n’étant possible) et les panneaux de PVC expansé seront cependant réutilisés pour d’autres projets.

Consultez notre démarche de développement durable pour en savoir plus.

Remerciements

Le Musée tient à remercier son équipe et toutes les personnes, institutions et organismes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de cette exposition.

Une exposition réalisée par le Musée McCord Stewart

Commissaire invitée
Nadia Bunyan 

Consultante, commissariat
Alexis Walker, conservatrice adjointe, Costume, mode et textiles

Gestion de projet
Caroline Truchon, chargée de projets principale, Expositions

Design graphique
David Martin


Équipe du Musée McCord Stewart

Mélissa Jacques, cheffe d’équipe, service technique, Expositions
Olivier LeBlanc-Roy, technicien, Expositions
Eugénie Bonneville, technicienne, Expositions
Siloë Leduc, technicien, Expositions

Sonia Kata, restauratrice
Caroline Bourgeois, adjointe, Restauration
Amélia Desjardins, technicienne, Restauration

Karine Rousseau, cheffe, Gestion des collections
Anne-Frédérique Beaulieu, conseillère, Diffusion numérique, Collections et expositions
Roger Aziz, photographe

Leïla Afriat, conseillère, Relations avec les communautés

Catherine Morellon, cheffe, Communications
Sabrina Lorier, gestionnaire, Engagement numérique


Équipe externe

Révision et traduction
Edith Skewes-Cox, anglais
Pascale Guertin, français

Production graphique
Pro Séri

Réalisation et production vidéo
Tomi Grgicevic

Ambiance sonore
Mishka Stein

Peinture
René Gauthier

Design graphique
Chris A. Boucicaut

Apprenez-en plus sur la démarche de Nadia Bunyan

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