Mère Mémoire Cellophane

Séamus Gallagher

Imaginé comme un théâtre fantasmatique, Mère Mémoire Cellophane s’inspire d’un événement qui a eu lieu en 1939, à l’Exposition universelle de New York intitulée « Monde de demain ». À cette occasion, la compagnie DuPont avait présenté Miss Chemistry, un modèle féminin supposé personnifier la Chimie et servir de publicité vivante pour le lancement mondial du bas nylon. L’année suivante, un sondage plaçait Mother, Memory et Cellophane en tête des plus beaux mots de la langue anglaise.

Séamus Gallagher reprend ces mots à son compte pour hybrider stéréotype féminin et culture matérielle synthétique dans une réincarnation drag de Miss Chemistry – ou plus exactement de son fantôme. En réanimant le « monde de demain » d’hier dans un mirage de projections et de photographies lenticulaires, l’artiste explore notre sentiment contemporain d’avenir en ruines. Ce faisant, iel nous invite à embrasser l’inaccompli de l’histoire et même peut-être à l’enfiler, tel un bas nylon.

Cette œuvre est coproduite par MOMENTA Biennale de l’image.

Séamus Gallagher

Artiste de l’objectif et de l’image, Séamus Gallagher vit à Kjipuktuk/Halifax, en Nouvelle-Écosse. En imprégnant d’une esthétique queer l’autoportrait, les moteurs de jeu vidéo et la construction de décors, Séamus explore les limites de la représentation et l’échec comme forme de libération. Les œuvres de Gallagher ont été présentées, entre autres, au Musée des beaux-arts du Canada, au Museum der bildenden Künste Leipzig, au Musée du portrait du Canada et au Festival du film de Locarno, en Suisse.

Iel a reçu le Prix nouvelle génération de photographes Banque Scotia 2022, le 2022 Nova Scotia Emerging Artist Recognition Award et le prix 1res Œuvres! 2019 de la BMO. Iel est finaliste pour le Prix Sobey pour les arts 2023.

MOMENTA Biennale de l’image

Du 7 septembre au 22 octobre 2023

Élaborée par la commissaire Ji-Yoon Han, Mascarades. L’attrait de la métamorphose a pour ambition d’exposer les dynamiques de visibilité et d’invisibilité façonnant les relations entre soi et l’autre, entre l’humain et son environnement, que celui-ci soit végétal, animal ou technologique.

Déployée dans une quinzaine de lieux à travers la métropole, la programmation de la Biennale mettra en dialogue 23 artistes de l’étranger et du Canada, représentant 15 pays ainsi que 4 provinces et 4 nations autochtones. D’une exposition à l’autre, des processus de transformation, de mimétisme et de mutation s’activeront et interrogeront les fonctions de l’image, entre représentation et métamorphose.

Séamus Gallagher remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec de son appui financier.