Hochelaga – Montréal en mutation - Musée McCord Stewart
en

Exposition de photographies

Du 31 mars au 10 septembre 2023

Hochelaga – Montréal en mutation

Joannie Lafrenière

La photographe et réalisatrice Joannie Lafrenière propose une plongée intimiste dans le quartier Hochelaga à Montréal avec cette exposition où s’entrecroisent vidéos, photographies et poésie à travers une déambulation non linéaire composée de différentes rencontres.

L’artiste entretient une profonde affection pour les rues et les ruelles, mais surtout pour les gens de ce quartier qu’elle habite depuis 18 ans. Les relations étroites qu’elle noue avec les sujets de ses photographies et de ses films sont au centre des récits qu’elle raconte. L’exposition permet au public de découvrir, à son tour, des personnes qui ont croisé le chemin de l’artiste et qui personnifient selon elle le cœur d’Hochelaga.

  • Joannie Lafrenière, <i>Michel Contant, salon Michel, rue Lafontaine, Montréal</i>, QC, 2022
  • Joannie Lafrenière, <i>Dépanneur Bécotte, rue Cuvillier, Montréal</i>, QC, 2020
  • Joannie Lafrenière, <i>La shop à Renaud, rue Hogan, Montréal</i>, QC, 2008
  • Joannie Lafrenière, <i>Garage Gauthier, rue Adam, Montréal</i>, QC, 2020
  • Joannie Lafrenière, <i>Brassée d’automne, rue de Rouen, Montréal</i>, QC, 2010

On découvre ainsi – dans les différents espaces évoquant leur lieu de vie – des personnages aussi colorés qu’attachants : Renaud, le réparateur de vélos, dont le garage constitue un lieu de rassemblement pour les résidentes et résidents du quartier en quête de contacts humains ; Michel, le barbier, qui sait tant couper des cheveux que partager les écueils et les joies de sa fidèle clientèle ; la bienveillante Diane, ancienne serveuse au restaurant La Québécoise remplacé par un commerce de prêt sur gage depuis, qui se souvenait des plats chouchous de toute sa clientèle ; Pierre-André, le fleuriste, qui a accompagné les gens du voisinage dans tous les moments marquants, au gré de bouquets bichonnés avec soin, durant cinq décennies jusqu’à la fermeture de sa boutique en 2021 ; Claude, ancien militaire, rencontré alors qu’il résidait temporairement dans un conteneur de fortune aux abords du chemin de fer et avec qui Joannie a partagé une décennie de confidences touchantes et bouleversantes ; sans oublier Mme Grandchamps, contactée durant la pandémie dans le cadre d’appels de bienveillance chapeautés par un organisme du quartier mis en place afin de briser l’isolement des personnes âgées.

Les visiteuses et visiteurs remarqueront sur les murs de l’exposition la poésie de Benoit Bordeleau. Composés pour l’exposition ou extraits de son recueil Orange pekoe (2021), les vers et les strophes du poète parsèment les différents espaces de réflexions sur la vie dans le quartier et d’hommages à la résilience de sa communauté, en cohérence et en dialogue avec les images rencontrées dans l’exposition.

  • Joannie Lafrenière, 2023 | Photo : Roger Aziz © Musée McCord Stewart Museum

« À travers ce portrait intime de mon quartier, je souhaite offrir une voix digne tant aux personnes oubliées et marginalisées autant qu’aux humains significatifs qui ont croisé ma route durant ces deux dernières décennies passées dans Hochelaga. Mon intention est de souligner leur beauté et leur couleur, sans masquer la dureté du vécu empreinte dans leurs traits, leurs corps et leurs cœurs afin de mettre en lumière tant ce qui reste de ce quartier ouvrier que ce qui se transforme au fil de son embourgeoisement. »
– Joannie Lafrenière

Projet Poésie croisée X Joannie Lafrenière

Inspirés d’images de Joannie Lafrenière, quatre organismes communautaires du quartier Hochelaga ont créé une série d’œuvres poétiques en compagnie de Sarah Khilaji et de Victor Bégin de la Rue de la Poésie. Une plongée visuelle et littéraire au cœur du quartier Hochelaga tel qu’il est perçu par ses résident·e·s.

Un projet créé en collaboration avec la Rue de la Poésie, la bibliothèque Maisonneuve, Joannie Lafrenière et le Musée McCord Stewart.

À voir dans plusieurs lieux

Du 12 juillet au 10 septembre 2023

Du 12 juillet au 10 septembre 2023, poursuivez votre balade dans le quartier pour découvrir ces créations! Présenté en dialogue avec l’exposition à l’affiche au Musée McCord Stewart, ce projet citoyen collaboratif s’enracine à la bibliothèque Maisonneuve ainsi que dans 7 commerces du secteur, et se visite au gré d’une balade dans le quartier montréalais.

 

Du 28 octobre 2023 au 25 janvier 2024

Du 28 octobre 2023 au 25 janvier 2024, l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve vous invite à prolonger la découverte de l’exposition à l’ancien marché Maisonneuve. Une partie de la série sera présentée dans la zone de l’escalier central, en fonction des horaires d’ouverture de l’installation.

Du 27 janvier au 25 avril 2024

Du 27 janvier au 25 avril 2024, la tournée de l’exposition s’arrêtera à l’aréna Francis-Bouillon, dans le hall d’entrée. Le projet poursuit ainsi son enracinement dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve et s’invite dans une installation sportive.

En savoir plus sur l'exposition

Joannie Lafrenière | Artiste

Diplômée en journalisme et en photographie, Joannie Lafrenière s’intéresse aux belles gens qu’elle a le bonheur de croiser sur son chemin. Mariant sa curiosité anthropologique à son goût pour l’humour, l’être humain et la culture populaire, elle aborde le documentaire comme un art du dialogue ; la caméra devient ainsi le prétexte de rencontres véritables.

Ses précédents films – La femme qui a vu l’ours, Snowbirds et King Lajoie – ont été diffusés à la télévision, au cinéma et en festival, et ce, aux quatre coins de la planète. Elle a terminé récemment Gabor, un long métrage documentaire à propos de l’humain – ô combien inspirant! – qu’est Gabor Szilasi, et elle s’en considère très privilégiée.

Joannie vit, travaille, se costume et s’amuse à Montréal et un peu partout où la vie la porte.

Montréal en mutation | Programme de commandes photographiques

Inauguré par le Musée McCord Stewart en 2019, le programme de commandes photographiques Montréal en mutation favorise des projets documentaires témoignant des transformations de différents quartiers montréalais à travers des points de vue uniques.

« L’idée à l’origine de Montréal en mutation est née de la conviction que le Musée devait jouer un rôle plus actif, tant pour soutenir la communauté photographique locale que pour bâtir sa propre collection de photographies. Jusqu’à présent, la créativité et la valeur documentaire remarquables des projets nés de la série sont une preuve éloquente qu’encourager les photographes d’aujourd’hui à saisir la transformation continuelle de la ville est une entreprise qui porte ses fruits. »
Zoë Tousignant, conservatrice, Photographie

Situé au sud-est de la ville, le quartier Hochelaga est empreint d’un passé à la fois ouvrier et francophone, et sa population a joué un rôle de premier plan dans l’essor industriel de la métropole. À l’image d’autres quartiers montréalais, Hochelaga s’est rapidement métamorphosé au cours des dernières années. La vision d’un Hochelaga populaire s’efface lentement sous les pressions sociales et économiques de l’embourgeoisement.

Un des espaces de l’exposition est consacré à une série photographique d’Yvon Lebeau et de Lise Robichaud réalisée à la fin des années 1970. La présentation de ces images permet de prendre conscience des changements opérés dans le quartier depuis 50 ans, mais aussi de constater à travers les œuvres de Joannie Lafrenière que les résidentes et résidents ont su, malgré les défis, préserver l’âme du quartier.

Suivez Joannie Lafrenière dans Hochelaga! La photographe et réalisatrice vous parle de sa pratique et de la mission photographique Montréal en mutation.

Découvrez l’exposition vue par le public! Propos recueillis le 28 mars 2023.

À ne pas manquer

ce que l'on en dit

« On sent que [Joannie Lafrenière] a un amour pour ces lieux-là, pour les gens qui l’entourent et qu’elle habite son quartier comme si c’était un village. » Radio-Canada
« Sous le regard brillant de Joannie Lafrenière, le quartier Hochelaga jaillit sous nos yeux, éclate de mille feux, se transpose et s’impose dans une suite de cascades de couleurs vives dont la photographe nous fait cadeau. » Le Devoir
« Dans cette présentation extrêmement attrayante, tout a été minutieusement pensé. Les couleurs vives des murs s’agencent aux couleurs dominantes des clichés exposés. Les formats de photos sont variés, le polaroid côtoie la photo géante. L’anonymat des personnes représentées en situation de vulnérabilité est respecté. » Avenues.ca
« Et à travers des scènes qui représentent parfois la dureté de la vie de ces hommes et de ces femmes se révèle une beauté liée au jeu de lumière et de couleurs, et nait une douceur ou une tendresse qui donne au quotidien toute la poésie qui parfois nous échappe. » Fugues
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